MECANISME D’APPROVISIONNEMENT EN CARBURANT.

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La SOCASP une Société Anonyme spécialisée dans l’entreposage de produits pétroliers. Elle a pour activité principale la réception, le stockage et la livraison des produits pétroliers dans la qualité requise par les normes internationales et les spécifications pays. Tous les produits stockés appartiennent aux marketeurs.
Nous avons reçu le Directeur d’Exploitation de la SOCASP qui va nous expliquer le mécanisme d’approvisionnement en carburant en Centrafrique.


BONJOUR M. LE DIRECTEUR VEILLEZ-VOUS PRESENTE À NOS LECTEURS S’IL VOUS PLAIT
Bonjour, je suis Rémi Martial Saturnin SEPPO Directeur d’Exploitation à la SOCASP.


POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DE L’HISTORIQUE DE LA SOCASP ?
La SOCASP (Société Centrafricaine de Stockage de Produits Pétroliers) est née des cendres de la SOGAL (Société de Gestion des Actifs Logistiques). S’il faut remonter le temps, Sur le plan structurel, le sous-secteur pétrolier aval a connu plusieurs étapes d’évolution, de 1960 à 1980, les sociétés pétrolières ont été tour à tour nationalisées et privatisées. Et c’est en 1981 qu’il eut la création de PETROCA (la Centrafricaine des Pétroles) qui était sur tous les segments : Importation ; Stockage ; Distribution ; Et transport.
L’Etat détenait 75% d’action contre 25% pour les privés. Mais en 1996 sous l’impulsion de la Banque Mondiale l’Etat était obligé de se désengager dans la gestion des Sociétés paraétatiques afin d’améliorer les performances des secteurs par l’apport des capitaux privés. Ainsi, à l’instar des autres secteurs, le sous- secteur pétrolier aval a été libéralisé.
Toutefois, le marché centrafricain étant petit, dans un accord Cadre signé entre L’Etat et les partenaires, il était question de ne retenir que trois (3) sociétés ils s’agissaient de : TOTAL, ELF qui sont des sociétés Françaises et SHELL qui est une société Anglo-néerlandaise. Malheureusement, avant la privatisation effective, dans la foulée TOTAL a absorbé ELF dans une Opération Publique d’Achat (OPA) et SHELL avait décidé de quitter l’Afrique.
Finalement, au moment de la privatisation effective en 2001, nous avons sous la main que TOTAL comme seul marketeur et, entre temps, une société de stockage a été créée (SOGAL) dont TOTAL détenait 75% en faisant le portage des actions des autres marketeurs qui se sont retirés. Ainsi, nous sommes passés du monopole d’Etat au monopole privé.
De 2001 à fin 2007, le sous- secteur pétrolier était sous l’emprise privé. En 2008, l’Etat a décidé de reprendre en main ce secteur stratégique en créant la SOCASP dont il détient 51% des actions contre 49% des actions des privés et facilite en même temps l’installation des nouveaux marketeurs.

LA SOCASP EST-ELLE UNE SOCIETE PARAETATIQUE ?
Cette question crée le doute dans la tête de beaucoup de personnes y compris même certains employés de la SOCASP.
La SOCASP juridiquement est une Société Anonyme (SA) mais la position majoritaire de l’Etat qui dispose de 51% juste parce que c’est un secteur stratégique et qui nomme le Directeur Général donne l’impression que c’est une société paraétatique.
Il faut faire un distinguo entre deux choses. La SOCASP est locataire des installations qui appartiennent à l’Etat et en même temps l’Etat est actionnaire majoritaire dans la SOCASP.


QU’APPEL-T-ON MARKETEUR ?
Les marketeurs sont les propriétaires des stations-services et des produits entreposés dans les capacités de la SOCASP. Ces produits sont commandés par les marketeurs sur le marché international ou directement chez certains TRADER à Kinshasa, Cameroun ou Tchad.
On a deux modes d’importation pour le pays. En saison sèche les produits viennent du Cameroun et par moment du Tchad et en saison pluvieuse Kinshasa prend le relais juste à cause du fleuve qui est navigable que 6 mois sur 12.


COMMENT VOUS FAITES POUR GARANTIR LA QUALITE DU PRODUIT DEPUIT L’EXPORTATION JUSQU’AUX SITATIONS-SERVICES
Quand ces carburants arrivent chez nous, la première des choses à faire c’est de vérifier la qualité de ces produits pour permettre à l’utilisateur au niveau de la station-service de ne pas avoir des produits frelatés. Un contrôle qualité est effectué à chaque réception de cargaison en comparaison aux bulletins d’analyse qui accompagnent toutes les cargaisons. Ceci pour nous rassurer que le produit expédié et réceptionné est de bonne qualité et non altéré par un quelconque mélange.
De même, il nous faut obligatoirement faire ce contrôle qualité du produit avant chaque livraison vers les stations-services et les gros clients quand le marketeur émet un Bon de Livraison (B.L.).


DE QUELS PAYS VIENNENT EXACTEMENT CES PRODUITS ?
Lorsque je parle du Congo Kinshasa, Cameroun et du Tchad, ce sont des pays de transit. Ces produits viennent généralement de loin. Allez y comprendre la pénurie du carburant depuis la guerre Russo-ukrainienne qui a impacté la production mondiale. Donc ces produits viennent de loin à savoir Arabie Saoudite, Golf du Guinée, SIR en Côte d’ivoire pour ne citer que ceux-là. Il y’a juste beaucoup d’intermédiaire que l’on appelle des traders. Ces derniers vont chercher les produits, les achètent et revendent aux marketeurs.


VOTRE MOT DE FIN M. LE DIRECTEUR
La gestion d’un dépôt pétrolier est un véritable challenge à cause des difficultés multiformes dont nous faisons face à savoir : le suivi des pertes car au-delà d’un certains seuils la responsabilité du dépôt est engagée à cela s’ajoute une bonne planification des maintenances des installations pour ne pas entraver le bon fonctionnement des activités. Il faut également s’assurer lors des réceptions des cargaisons que le contrôle qualité est fait suivant les recommandations de la profession édictées dans les procédures ;
La liste des contraintes à énumérées est longue mais je puis vous assurer que mon équipe fait un effort pour être à la hauteur et nous sommes soutenus par la Direction Générale.

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